Le ministre de l’Energie et des Mines, Mongi Marzouk, a révélé que les factures d’électricité impayées s’élèvent à 2 000 millions de dinars dont 50 % sont des dettes des entreprises publiques. Et à titre d’exemple, il a affirmé que les factures impayées de l’Assemblée des représentants du peuple sont de l’ordre de 200 millions de dinars.
En effet, les difficultés financières par lesquelles passe la Steg sont en grande partie dues à ces créances. Plusieurs autres entreprises publiques connaissent des problèmes similaires. Désormais, c’est une chose connue et reconnue. L’Etat est un mauvais payeur. En effet, le délai de paiement moyen de l’Etat se situe à 7 mois. Mais il y a des institutions qui mettent beaucoup plus de temps à régler leurs fournisseurs. L’exemple de la Cnss est à cet effet le plus éloquent. Du déluge des chiffres fournis par cette caisse, on peut retenir que les entreprises publiques sont aussi la première cause de son déficit. De ce fait, à cause de ces entreprises qui ne payent pas à temps leurs cotisations patronales, la Cnss ne peut plus honorer ses engagements envers la Cnam, qui ne peut pas non plus payer les hôpitaux, les cliniques, les pharmacies, etc. C’est l’effet domino qui est en train de fragiliser la plupart des entreprises publiques. Dans son allocution au peuple avant de décréter le confinement, le Chef du gouvernement ne s’est guère appesanti sur la situation des finances publiques, assurant qu’il ne fuirait pas ses responsabilités. Parmi les mesures qu’il a annoncées, il y a celle qui justement concerne les instructions qui seront données pour payer au plus vite tous les fournisseurs de l’Etat. Il est grand temps d’activer cette mesure et de sommer les entreprises publiques et les établissements publics à payer au plus vite leur dû. Le problème est par qui commencer ? L’exemple vient toujours en haut. Il n’y a pas de raisons pour que l’ARP ne paye pas ses factures d’électricité et qu’elle continue à bénéficier du courant électrique. Il y a suffisamment de tension dans l’hémicycle pour produire une énergie « propre » et éclairer la lanterne des Tunisiens sur ce qui se trame au Bardo. Et même si le courant ne passe pas dans ce Parlement, il faut tout de même payer les factures de la Steg !